Classe magistrale

Les élèves du Centre Français de Tauromachie ont eu l'immense privilège d'assister à une classe magistrale donnée par Dominique MARIN...



... kinésithérapeute et ostéopathe humain et animalier, spécialiste notamment pour les chevaux et même les taureaux cocardiers !
Il nous a longuement exposé en détails l'anatomie du toro de combat, avec démonstration par des croquis et grâce à sa collection personnelle de squelettes.
Les élèves ont été particulièrement attentifs sur la manière de porter une estocade efficace ainsi que sur le point exact du descabello.
Un immense merci à Dominique MARIN, pour la qualité de son exposé, qu'il avait préparé avec grand soin.
Les élèves ont été d'autant plus attentifs que certains d'entre eux vont, pour la première fois, mettre en pratique, à l'occasion du stage, la suerte suprême.

 
 

OBJECTIF GARD

FAIT DU JOUR Dominique Marin, le druide rebouteux qui répare les animaux

Pour la 23e année et pendant trois jours, Saint-Geniès-de-Malgoires organise son fameux Festival du film taurin et camarguais. Parmi les vingt-cinq films qui figurent à l’affiche, le format court Dominique Marin : ostéopathe pour deux et quatre pattes (*) du réalisateur amateur Marc Carteyrade ouvrira la festive orgie de pellicules ce vendredi soir en plaçant sous les feux de la rampe le kiné-ostéopathe nîmois éponyme. L’occasion de faire connaissance avec un métier atypique exercé par un gaillard qui ne l’est pas moins. Portrait.

Du marin le bonhomme n’a pas grand chose, si ce n’est son patronyme. Même s’il partage avec les avaleurs d’écume dompteurs de vagues une appétence certaine pour bourlinguer et d’être né en Bretagne, dans le Morbihan, celui qui a vu le jour au coeur de la légendaire forêt de Brocéliande (la forêt de Painpont, en réalité, NDLR) où s’illustrèrent supposément l’enchanteur Merlin et les Chevaliers de la Table ronde, n’a gardé de ses terres natales que des allures de druide breton. Pour le reste il est bel et bien Gardois. Et Nîmois… « Ma grand-mère était institutrice à l’école primaire Capouchiné et mon grand-père était lieutenant-colonel au 401e Régiment d’artillerie« , raconte celui qui s’est destiné à son métier pour « mieux comprendre les femmes ». « Aujourd’hui, je les fais craquer (leurs vertèbres en tout cas !) et elles me paient pour ça !« , plaisante-t-il avec un humour dont il ne se départit jamais.

Installé depuis maintenant près de 40 ans à Nîmes, après des études poursuivies à Marseille (13), Dominique Marin est une figure connue et reconnue du mundillo taurin, toutes spécialités confondues. Car outre son diplôme de kinésithérapeute, le Nîmois possède aussi des diplômes d’ostéopathe humain et animalier. Ils ne sont d’ailleurs que deux en France dans ce cas – l’autre réside en Champagne du côté de Reims – à pouvoir se targuer de cette triple compétence.

Toreros y toros !

Une spécificité et un talent particulier qui lui valent aujourd’hui d’intervenir dans les arènes nîmoises au sein du staff médical de l’Association taurine gardoise, présidée par Camille Lapierre, qui est déployé lors des corridas. Parmi ses patients célèbres figurent les toreros El Juli, Enrique Ponce et le jeune Nîmois El Rafi. « Je les soigne essentiellement à l’hôtel avant ou après la corrida. Il m’est arrivé aussi d’intervenir entre deux toros quand le matador s’est un peu fait secouer par un toro, pour remettre une vertèbre en place« , détaille le sexagénaire.

Mais celui qui se définit comme « un rebouteux moderne qui a des diplômes » ne soigne pas que les figuras de la tauromachie. Il partage son temps entre son cabinet du centre-ville et les élevages gardois. Il soulage les taureaux des courses libres (pas destinés, ceux-là, à mourir dans l’arène !) et il est régulièrement sollicité par les manadiers pour manipuler chevaux et bétail. Et sur la liste de ses noirs patients cornus on relève quelques vedettes à quatre pattes. Et non des moindres ! Ainsi Prince, Pourpier ou Cupidon ont un jour bénéficié de la science de Dominique Marin. Les amateurs apprécieront…

« Les animaux souffrent des mêmes pathologie que les humains : boiterie, problèmes de bassin, de cervicales, d’épaule… Au départ ce sont les manadiers qui relèvent les anomalies comportementales de leurs animaux avant de faire appel à mes services, détaille le spécialiste. À l’inverse d’un vétérinaire, qui prescrit un traitement, moi je les manipule uniquement avec les mains… » Façon de parler en réalité car pour mettre un terme à leur calvaire, il lui arrive régulièrement de grimper sur le dos de ces animaux sauvages dont le poids flirte avec la demi-tonne pour leur asséner de violents coups de pied ou de coude qui feraient hurler à la maltraitance Brigitte Bardot (**) – qui, comme son nom l’indique, n’est pourtant une ânesse en la matière – et les béotiens défenseurs de la cause animale…

Au chevet d’une truie apprivoisée ou pendu au cou d’une girafe…

Mais comme son champ d’activité est presque infini – « tous les mammifères possèdent sept vertèbrecervicales, se plaît-il à rappeler -, celui qui répare les animaux aurait pu prétendre à être embauché dans l’Arche de Noé. « Je soigne régulièrement Golgoth et Red Bull, des monstres de près d’une tonne ! Ce sont les taureaux de rodéos de Guylaine Pradeilles qui organise des spectacles à Saint-Dézery et je suis déjà intervenu sur une truie apprivoisée, sur une dinde – le même jour ! – et régulièrement sur des chats et des chiens… » 

Et même, il y a vingt ans de ça, juché sur un chariot élévateur à plus de trois mètres du sol, sur une girafe du zoo de Barcelone à la demande d’un responsable du distingué Polo Club local, où après une conférence, il venait de soigner les chevaux ! L’occasion de se pendre au cou d’une belle demoiselle tachetée que ce séducteur invétéré n’aurait voulu manquer pour rien au monde.

Philippe GAVILLET de PENEY


Un ostéopathe pour soigner les taureaux de rodéo à Saint Dézery près de Nîmes

 

UN EXTRAIT DU LIVRE LE PEUPLE DU TAUREAU L’OSTEOPATHE EN ACTION

La bouvine est un système solaire autour duquel gravitent des étoiles. Des métiers connexes brillent de la couleur noire des taureaux.

Dominique Marin de Nîmes, est un ostéopathe qui prend le taureau par les cornes. Ce prophète au pays est l'improbable mélange d'un Claude François rustique et d'un Jésus mielleux dansant sur la musique des chaînes musculaires. Dès qu'il touche un taureau raidi, miraculeusement le méchant monument de muscles s'apaise. Si ses manipulations durent, le bovin finirait presque par s'endormir. ses cheveux longs blanchis lui servent de camouflage quand il se penche sur l'ankylosé cornu, qui ne voit plus l'humain au bout des bras mais la délivrance du mal.

Dentistes ou ostéopathes au chevet… des animaux

MIDI LIBRE AOUT 2010

L’ostéopathe des bêtes à cornes et à pattes

Pablo, taureau camarguais de l’élevage de Robert Margé, entre Vendres et Fleury-d’Aude, s’impatiente dans le couloir de contention. A sa droite, un homme lui parle doucement. Pour le rassurer. Devant l’impressionnante bête à cornes, plus d’un prendrait la poudre d’escampette. Dominique Marin lui, est d’un calme déconcertant. Il lui caresse le flan, s’empare de sa tête qu’il fait tourner dans tous les sens. « Il ne faut pas avoir peur. L’animal peut le prendre pour de l’agressivité. » Une fois les manipulations terminées, il tapote amicalement le dos du bovidé.

Dominique Marin est ostéopathe animalier. Ses clients, essentiellement des chevaux, des taureaux et des chiens. « Parce qu’ils entourent plus communément l’homme. » Mais il a aussi prodigué ses soins sur des cochons domestiques, des oiseaux, « et même sur l’un des girafes du zoo de Barcelone ». Kinésitherapeute et ostépathe diplômé d’Etat, il a exercé – et le fait toujours – sur les articulations des hommes avant de se pencher sur celles des animaux.

« Un jour, j’ai eu à examiner le chien d’amis. J’ai alors saisi que les bêtes méritaient la même attention que les humains. » Le Gardois aime à dire qu’il a fait l’inverse des rebouteux : « Ils ont commencé en campagne sur les troupeaux de brebis de vaches avant de toucher les hommes. Moi, c’est le contraire. »

On pourrait pense qu’avec l’animal, l’ostéopathie n’est pas une mince affaire. En effet, privé de parole, la bête ne peut pas exprimer où se situe sa douleur. « On est comme devant un bébé. D’ailleurs, dans les deux cas, il faut rassurer la mère. La maman pour le bambin, la jument pour le poulain, le maître pour le chien… » Lui se base sur des codes, des attitudes pour définir le mal. « Les animaux parlent à leur façon. J’observe leur déplacement, leur positionnement. » Les gestes sont les mêmes que ceux utilisés pour l’homme. « Il n’y a pas de science propre. Il faut bien connaître l’anatomie de l’animal », raconte celui qui enseigne l’ostéopathie sur les chevaux, notamment au centre de fonction équestre de Tarascon.

Et ca marche. Dominique le voit dans les yeux des maîtres. Dans l’attitude des animaux aussi. Tel cette dinde qui éteinte, s’est remise à pondre quand il lui a apposé les mains sur sa douleur.


L’ostéo qui lit le dos des taureaux et des toreros

LA GAZETTE DE NIMES MAI 2015

Le torero El Juli et Icar le taureau cocardier ont un point commun. Ils sont suivis par le même ostéopathe : Dominique Marin. La Gazette l’a suivi mardi 12 dans les encols de la manade Pauline à Candillargues.

Dans la salle d’attente de son cabinet, des affiches et des souvenirs de Feria et des photos de ses patients : El Juli et un taureau cocardier. Dans une pièce d’examen, des squelettes trop massifs pour être ceux d’un humain : un sacrum de cheval et la première vertèbre d’un taureau. Son carnet de rendez-vous est organisé pour lui permettre de visiter tous ses patients « un jour je m ‘occupe des humains au cabinet, le lendemain je visite les taureaux ou les chevaux dans leur enclos » explique le praticien. Dominique Marin – ostéopathe à Nîmes depuis 20 ans- soigne les toreros et les taureaux. Parmi les toreros : El Juli, Marc Serano et Richard Milian. Chez les taureaux, les célèbres cocardiers Icar et Pythagore, grands champions du trophée des As et de l’Avenir, les chevaux des picadors et le taureaux de combat, « Comme tous les grands sportifs, il leur arrive de se blesser lors des entraînements, explique Dominique. Je replace une vertèbre, les lombaires, une articulation. Classique. »

Part animale. Sauf que les bêtes puisantes pèsent souvent plus de 400 kilos. « On a tous une part animale en nous. J’essaie de m’y connecter quand je manipule un taureau. Si j’ai peur, l’animal le sent et il m’en met une ». Pour soigner les bêtes, il emploie des techniques plus musclées que celles qu’il pratique sur les hommes : « J’utilise les pieds, les poings, je donne de grands coups… c’est plus proche du kung fu à la Bruce Lee que de la médecine zen ». L’an dernier, El Juli lui dédicacé une affiche. « Je n’avais pas fait attention au texte, c’est Simon Casas qui le l’a fait remarquer », se souvient Dominique. On peut lire en espagnol « au meilleur médecin du monde ». Modeste il corrige : « lire les corps, c’est pas compliqué. Et j’ai appris de tas de choses sur les hommes en manipulant les taureaux ».

L’ostéopathe ausculte son patient

Bertrand, le manadier, guide ses gestes : « c’est l’arrière-train. Parfois il se paralyse comme si un nerf était coincé et fait le dos rond ». Dominique pose ses mains sur le dos de l’animal et pince le long de sa colonne. « son sacrum part vers la droite ».

Crac !

Dominique Marin donne un grand coup de talon sur le bas du dos de son patient pour lui replacer le sacrum. « Vaut mieux faire les choses avec un peu d’énergie. Si je commence à expliquer au taureau que le problème vient peut-être de sa naissance ou de sa relation avec sa mère, je prends un coup de sabot dans les dents ».

Visite de contrôle

Là encore un cheval, habituellement décrit comme « pénible » par Bertrand Paulin, se laisse totalement manipuler quand Dominique lui fait passer sa visite de contrôle. « Ce cheval s’est fracturé le cou l’an dernier, explique-t-il. Il a réchappé de peu à l’abattoir. C’est la troisième fois que je le vois, il sait que je viens pour lui faire du bien ».